
Un contexte général en train de tourner favorable
Après plusieurs années de vents contraires (inflation, tensions géopolitiques, crise énergétique) l’Europe entre dans une phase plus porteuse :
- Relance budgétaire massive : l’Allemagne a assoupli son “frein à la dette” et déploie un plan d’infrastructures de € 500 Mds, soit 11 % de son PIB ;
- Dépenses de défense en explosion : +60 à 80 % par an, avec un effort inédit pour créer une base industrielle et technologique européenne. Ces investissements diffusent dans l’IA, l’énergie, l’autonomie industrielle ;
- Énergie moins chère : après le choc gazier de 2022, l’Europe bénéficie d’un double effet positif — arrivée de nouveaux flux de GNL (+50 % d’ici 2032) et montée en puissance des renouvelables (déjà 45 % de l’électricité en Europe de l’Ouest) ;
- Politique monétaire accommodante : l’ECB / BCE a commencé à baisser ses taux en 2024, laissant l’Euribor 5 ans à 2,2 % contre 3,6 % pour le SOFR américain ;
- Politique budgétaire robuste : avec un ratio moyen dette nette/PIB de 70 %, contre 98 % aux États-Unis, l’Europe dispose d’une position budgétaire plus solide, qui renforce sa capacité à stimuler son économie.
Résultat : un environnement de financement et d’investissement beaucoup plus favorable qu’aux États-Unis, avec un différentiel de coût de capital de ~120 bps en faveur de l’Europe.
Immobilier européen : un point d’entrée stratégique
Pourquoi maintenant ?
- Correction massive des valeurs : elles ont été corrigées de -25 % depuis 2022, bien plus qu’aux États-Unis (REITs -24 % en Europe vs -8 % aux US) ;
- Financement redevenu compétitif : le all-in cost est passé de 5,6 % en 2023 à 3,8 % en 2025, grâce à la baisse des taux et à un marché du crédit plus liquide ;
- Prime de risque accrue : le rendement immobilier attendu en Europe (7,4% sans levier) offre un spread de 2,9% au-dessus des obligations investment grade, supérieur à la moyenne long terme (2,1 %).
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Des fondamentaux solides :
- Résidentiel : l’offre reste structurellement insuffisante, surtout dans les grandes villes. Avec la hausse des taux, le coût de l’accession est en moyenne 30 % plus cher que la location, renforçant la demande locative ;
- Logistique : le taux d’occupation est toujours supérieur à 95 % depuis 2011, soutenu par l’e-commerce (de 4 % en 2009 à 18 % des ventes en 2024 en Europe) et par la réindustrialisation.
En parallèle, la pénurie de nouvelles constructions (–22 % de permis résidentiels, –31 % de livraisons logistiques depuis 2021) renforce le pouvoir de fixation des loyers.
Un gisement d’opportunités
- Sous-investissement structurel : l’Europe ne dispose que de 25 % de la surface logistique par habitant des États-Unis et de 7 % de leur capacité de self-storage ;
- Parc immobilier vieillissant : 45 % des actifs logistiques ont plus de 15 ans ; plus de 50 % du résidentiel allemand, français et britannique date d’avant 1970. Une mine d’opportunités pour le repositionnement et la rénovation énergétique.
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En conclusion, une fenêtre rare s’ouvre en Europe, combinaison de facteurs macros plus favorables, de valorisations corrigées et de secteurs structurellement en sous-offres.





